Sandrine rêve d'enseigner
Et elle a quelques qualités requises: très sociale, ouverte, disciplinée, cultivée, elle adore les jeunes et a déjà souvent été confrontée à leurs problèmes. Elle a sa petite licence de lettres en poche et comme pour beaucoup d'autres, Sandrine a démarré par les stages et remplacements afin de se faire remarquer dans la place.
Et ça a marché. On lui propose une place. Mais... Sandrine a réfléchi, depuis des semaines quelle pense et y repense à ce métier de rêve.
Mais une chose la chicane : sa mission.
Premièrement enseigner et atteindre les objectifs fixés par le canton ou létat. Même si la programmation des cours change régulièrement et quelle devra remodeler ses cours tous les deux ou trois ans et même si les élèves savèrent être insupportables, turbulents, insultants, arrogants, irrespectueux ou même violents entre eux ou envers elle, et bien
elle devra se débrouiller.
Bien sûr, elle devra également se charger de léducation de ces élèves. Les parents nen ont pas le temps pour la majorité et elle tentera tant bien que mal dinculquer des valeurs plus que correctes à la nouvelle génération. Dans de nombreux cas, les parents eux-mêmes la dénigreront voire linsulteront pour avoir osé émettre un son de travers envers leur enfant angélique mais
Sandrine cest sa passion !
En outre, Sandrine se devra dêtre un exemple pour chacun de ses élèves : pas dalcool, toujours à lheure, peu ou pas dabsences injustifiées, aucune drogue, pas de laisser-aller durant la semaine, pas de gueule de bois le lundi, un comportement et une motivation exemplaires couronnés par un salaire plus que normal ; et si possible durant une trentaine dannées.
Ce matin, admirant le bitume transformé pour loccasion en un gigantesque aéroport pour flocons de neige, Sandrine me dit. « Tu sais supercoach, finalement je ne vais pas enseigner ici. Jadore les enfants mais je crois qu'on en demande trop aux enseignants.»
Tu as raison Sandrine, et disons-le, lenseignement nest de loin pas une priorité essentielle à la survie économique et sociale dun pays. Concentrons-nous plutôt sur le stade de football dune équipe perdante jusque dans ses veines ou sur les baisses de salaires de nos chers et tendres amis les banquiers.