Sandrine rêve d'enseigner

Publié le par Antonio Fontes

Et elle a quelques qualités requises: très sociale, ouverte, disciplinée, cultivée, elle adore les jeunes et a déjà souvent été confrontée à leurs problèmes. Elle a sa petite licence de lettres en poche et comme pour beaucoup d'autres, Sandrine a démarré par les stages et remplacements afin de se faire remarquer dans la place.

Et ça a marché. On lui propose une place. Mais... Sandrine a réfléchi, depuis des semaines qu’elle pense et y repense à ce métier de rêve.

Mais une chose la chicane : sa mission.

Premièrement enseigner et atteindre les objectifs fixés par le canton ou l’état. Même si la programmation des cours change régulièrement et qu’elle devra remodeler ses cours tous les deux ou trois ans et même si les élèves s’avèrent être insupportables, turbulents, insultants, arrogants, irrespectueux ou même violents entre eux ou envers elle, et bien… elle devra se débrouiller.

Bien sûr, elle devra également se charger de l’éducation de ces élèves. Les parents n’en ont pas le temps pour la majorité et elle tentera tant bien que mal d’inculquer des valeurs plus que correctes à la nouvelle génération. Dans de nombreux cas, les parents eux-mêmes la dénigreront voire l’insulteront pour avoir osé émettre un son de travers envers leur enfant angélique mais… Sandrine c’est sa passion !

En outre, Sandrine se devra d’être un exemple pour chacun de ses élèves : pas d’alcool, toujours à l’heure, peu ou pas d’absences injustifiées, aucune drogue, pas de laisser-aller durant la semaine, pas de gueule de bois le lundi, un comportement et une motivation exemplaires couronnés par un salaire plus que ‘normal’ ; et si possible durant une trentaine d’années.

Ce matin, admirant le bitume transformé pour l’occasion en un gigantesque aéroport pour flocons de neige, Sandrine me dit. « Tu sais supercoach, finalement je ne vais pas enseigner ici. J’adore les enfants mais je crois qu'on en demande trop aux enseignants.»

Tu as raison Sandrine, et disons-le, l’enseignement n’est de loin pas une priorité essentielle à la survie économique et sociale d’un pays. Concentrons-nous plutôt sur le stade de football d’une équipe perdante jusque dans ses veines ou sur les baisses de salaires de nos chers et tendres amis les banquiers.

Publié dans Les filles

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M
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